mardi 30 mars 2010

Chapitre 5

La formule

  - TRIPLE IMBÉCILE ! IDIOT ! criait Vika JE T’AVAIS DIT PAS DE SURVIVANTS ! C’EST TOI QUI COMMANDAIS LES TROUPES, GRYSHA, N’ESSAYE PAS DE LE NIER ! FILS DE CHIEN GALEUX !

Grysha, le commandant en chef, regardait par terre. Il y a quelques jours, ses guerriers avaient détruit Cellinia. Il pensait que tout s’était bien passé, qu’il n’y avait pas de survivants. Mais l’espion qui s’était infiltré dans Vurmankas affirmait que deux survivants s’étaient réfugiés chez les éleveurs ennemis. Maintenant, le commandant pouvait s’attendre à la pire des punitions. Il balbutia :

  - L’espion s’est peut-être trompé... C’était peut-être des clochards qui erraient et qui ont demandé hospitalité... Impossible qu’il y a des survivants, les vipères que tu as envoyées pour nous aidées ont fouillé partout et...

  - A OUI ? NE SAVAIS-TU DONC PAS QUE L’ESPION NE SE TROMPE JAMAIS ? ET J’IMAGINE QUE TU NE SAIS PAS NON PLUS QU’UNE TROUPE D’ÉCLAIREURS MARCHE EN CE MOMENT VERS CELLINIA ! ESPÈCE DE CRÉTIN !

Le commandant resta bouche bée. Il dit :

  - Je vais rassembler les guerriers.

  - Nul besoin de guerriers, dit le roi redevenu étrangement calme. Il souriait cruellement, Tu iras seul. Avec ton dragon. Tu vas prendre la direction de Cellinia ce soir même. Je ne veux te revoir que si tu as les têtes des éclaireurs. Si tu ne reviens pas... Bah.

Grysha était en colère. En grande colère. Il voulait crier au roi que c’était de sa faute si les vipères n’avaient pas trouvé les survivants. Mais il savait que s’il faisait ça, il aurait une punition encore plus grave. Le commandant frissonna à l’idée d’être saucé dans de l’huile bouillante. C’était un des supplices préférés du roi. Grysha devait se juger chanceux d’avoir une chance de se reprendre. Il s’inclina et dit :

  - Je reviendrai victorieux, mon roi !

Le commandant appela Torgat, son dragon aux écailles rouge sang, et prépara des vivres. Le roi regarda un grimoire qu’il avait pris au hasard de sa bibliothèque privée. Soudain, ses yeux tombèrent sur une ancienne formule, très compliquée. Il la regarda de plus près et sourit. Il appela Grysha :

  - Grysha, mon fidèle commandant, serais-tu prêt à recevoir un allié ? Quelqu’un pour t’aider dans ta punition ?

Le commandant se retourna brusquement. Une telle offre du roi le surprit. Il balbutia : Qu.. Quoi ? C’est ma punition... Et tu m’offres de l’aide ? Tu vas bien, mon roi ? Ce n’est pas comme toi.

  - JE T’AI POSÉ UNE QUESTION ! RÉPONDS ! VEUX-TU DE L’AIDE OU PAS ? hurla le roi.

  - Oui, mon roi ! tonna Grysha, qui reconnaissait maintenant son roi.

  - Bon. Ne bouge pas. Et dis à ton dragon de ne pas bouger non plus. Je commence : YUKTAR ! ÉMMÉ RAKNU EL TEG PUYITARA DAN EL DRAGONNO !

Le commandant avait tout compris. Avant qu’il puisse bouger, il fut frappé par un coup de foudre. La paroi de la caverne avait été percée par l’éclair. Grysha criait. Il se transformait. Deux ailes poussèrent dans son dos. Des cornes recourbées apparurent sur sa tête. Ses vêtements se déchirèrent tellement, il devint musclé : seuls les pantalons à moitié déchirés avaient résisté. Des griffes avaient remplacé ses ongles. Ses jambes se terminaient maintenant par de longs sabots. Des symboles ornaient sa poitrine, qui était lavande comme le reste de son corps. Ses yeux devinrent rouges flamboyants tellement que le roi aurait pu jurer qu’il avait vu des flammes danser au milieu.

Quant à Torgat, ses cornes devinrent deux fois plus grosses quelles ne l’étaient. Mais il n’était pas devenu aussi musclé que son maître. Il était devenu plus maigre, plus agile. Il hurla de douleur, et, en même temps, un long jet de flamme sortit de sa gueule. Il crachait déjà des flammes, mais celles-ci pouvaient atteindre plus loin, avec plus de précision. Ses écailles devinrent rouges foncées, presque noires.

Le roi, était étalé non loin de là, observant toute la scène. Les forces magiques qu’il avait utilisées l’avaient vidé de toutes ses énergies.

Le commandant alla fouiller dans les choses du roi et trouva un bandeau noir. Il se l’attacha autour des yeux. Torgat renifla le roi, qui dit :

  - Mais... Qu’est il arrivé ?

 L’être l’observa un moment. Puis il déclara :

  - Vous m’avez appelé des enfers. Je suis le démon, Blikkard, venu pour vous servir.

  - Commandant.

  - Le commandant n’existe plus en ce monde. J’ai pris sa place. Il a pris la mienne. Grysha est en train de faire souffrir les punis qui sont entrés dans les enfers. Je peux dire que toi et tes disciples sont sur la liste d’attente.

  - Je m’en fou, grogna le roi, Tu vas m’obéir... Ou…

Mais le roi tomba. Il n’avait plus d’énergie. Il se senti soulevé et apporté. Sa dernière pensée fut :

  - J’ai réussi... Je peux utiliser cela contre l’élu de la prophétie... L’espion dit qu’il est avec les éclaireurs... Je...

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