dimanche 28 mars 2010

Chapitre 19

La Mer de sang

La troupe volait depuis des heures. Sovel’ha était cependant bien réveillé.

  - Nous arriverons à la Mer de sang dans quelques heures, annonça Sadahell.

Sovel’ha blêmit. Ses amis de son ancien dortoir aimaient raconter des histoires sur cette mer.

  - Ce n’est pas juste une mer de sang, cria Pavori, Il y a des Krakens la dedans ! Sadahell, tu es fou ! Tous ceux qui ont essayé de la traverser ne sont jamais revenus. Nous allons mourir !

  - Non, je ne suis pas fou, Pavori. J’ai entendu dire qu’il n’en restait qu’un.

  - J’ai entendu dire qu’il était énorme ! Plus gros que trois éléphants ! Et la seule façon de le tuer est de lui percer l’œil. Nous ne pourrons pas plonger dans le sang puisqu’il est toxique. Nous sommes tous foutus, hurla Sovel’ha.

  - Il faut garder espoir. J’ai un plan, dit Kouta, Deux de nous distraient le Kraken. Pendant ce temps, les autres traversent et nous allons les rejoindre après !

  - Kouta m’en a parlé. Nous deux vous distrairons le monstre, finit Gottur.

< Jamais ! C’est comme ça que nous avons perdu Plafud et Jarresse ! Nous n’allons pas vous perdre aussi ! >

C’était Zéphir. Toutes les têtes se tournèrent vers elle. Sadahell dit :

  - C’est la seule façon de passer le Kraken, dragonne. Kouta m’en a aussi parlé. Je déteste prendre des risques, mais cette fois, nous n’avons pas le choix.

< Nous pouvons la contourner, cette mer ! >

  - Non, nous ne pouvons pas. Ce serait une grande perte de temps. Fin de la discussion, répliqua le chef de la troupe.

Une heure passa. Sovel’ha voyait maintenant une étendue rouge. Un faucon volait au-dessus. Sovel’ha tourna la tête pour le montrer à Pavori, mais quand il se retourna pour l’observer, le faucon avait disparu.

  - Étrange, pensa le jeune homme.

Mais il ne s’en préoccupa pas. Il s’inquiétait plus au sujet du Kraken. Il était convaincu que quelqu’un allait mourir.

  - Deux étapes sont passées, et deux guerriers sont morts, pensa-t-il.

Gottur jeta un œil sur Sovel’ha. Il dit :

  - Ne t’inquiète pas, Sovel’ha. Il va être tellement confus, ce Kraken ! Il ne pourra jamais nous attraper.

  - J’en suis convaincu, répondit le jeune éleveur.

Mais il ne l’était pas totalement.

  - Arrêtez ! dit Sadahell, C’est ici que nous nous séparons.

Baroqua et Hardo s’éloignèrent du groupe. Ils s’aventurèrent au-dessus de la mer.

  - Vite, allez-y ! hurla Kouta.

  - Mais il n’y a pas de Kraken ! s’exclama Sovel’ha.

  - Nous ne prenons pas de risques, Sovel’ha, dit Sadahell.

La troupe avançait vite. Mais, rendu au milieu de la mer, une tentacule géante sortit du sang. Elle attrapa presque Gottur et son dragon.

  - VITE ! TRAVERSEZ ! TRAVERSEZ ! hurla Kouta qui évita de justesse une deuxième tentacule.

Il y avait maintenant huit tentacules qui fendaient les airs. Tous rejoignaient une drôle d’île.

  - Ce n’est pas une île ! réalisa soudainement Sovel’ha, C’est... La tête du Kraken !

Kouta trancha le bout d’une des tentacules. Le Kraken émit une plainte caverneuse. Il laissa tomber sa tentacule blessée mais fouetta l’air frénétiquement avec ses sept autres à la recherche d’une proie. Hardo piqua vers la tête du Kraken.

  - On est presque arrivé, pensa Sovel’ha.

Un hurlement survient alors. Le Kraken avait attrapé Gottur ! Hardo était cependant libre. Il grogna et chargea. Mais une autre tentacule l’attrapa avant qu’il puisse aider le guerrier. Les deux tentacules les entrainèrent dans la mer. Kouta, fou de rage à la perte du guerrier, fonça. Il trancha trois autres tentacules mais une autre le déséquilibra et il tomba dans la mer.

  - Baroqua ! Nous sommes arrivés à la rive ! Viens, vite ! hurla Sadahell.

< Je ne peux pas vivre sans mon éleveur. Le moins que je puisse faire c’est le venger. > répondit le dragon avec une rage sourde.

Baroqua plongea dans la mer. Les tentacules restantes le suivirent, mais s’arrêtèrent d’un coup. Le Kraken sortit sa tête de l’eau. Le dragon pendait à son œil. Le monstre émit une longue plainte aiguë, puis tomba à la renverse. Il était mort.

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