mardi 30 mars 2010

Chapitre 9

Les révélations du démon

Le démon méditait dans une chambre fermée qu’un esclave lui avait montrée. C’était une salle caverneuse, comme il l’aime. L’esclave avait insisté pour lui donner une chambre beaucoup plus confortable qu’une partie de la caverne avec une simple chaise. Bien entendu, le repaire des Drak’hels lui-même était creusé dans la roche. Les sculpteurs avaient tellement bien travaillé qu’on aurait dit l’œuvre de la nature. La chambre dans laquelle Blikkard logeait était une des nombreuses salles sculptées.

Assis sur la chaise, Blikkard était perdu dans ses pensées. Il y a quelques jours, il avait commencé à hanter les rêves d’un jeune Vurmanka appelé Sovel’ha. D’après l’espion, il est l’élu de la prophétie. Le démon emprisonnait l’esprit de l’ennemi et l’apportait dans sa caverne. Il faisait ce qu’il voulait avec ce petit Sovel’ha jusqu’au temps où il se réveille. Blikkard le terrorisait. Hier, il avait essayé encore de s’emparer de l’esprit du Vurmanka mais il s’était heurté à une barrière. Le démon avait beau la contourner, il ne pouvait plus entrer. Blikkard sursauta lorsqu’il entendit un bruit. C’était Rarou, son serviteur.

 Rarou le servait dans les enfers. Il a eu le privilège d’avoir le corps du dragon. Ce dernier s’approcha et dit :

< Le roi est sur pied et il veut vous voir, maître. >

Blikkard grogna. Il tonna :

  - Rarou, mon serviteur, ne t’aie-je pas dit de ne pas me déranger quand je médite ?

Le dragon baissa la tête.

< Il dit que c’est très important, maître... >

  - JE SUIS TON MAÎTRE, SERVITEUR POUILLEUX ! TU ME SERS, PAS LE ROI !

 Le démon leva la main et la referma, comme pour étouffer quelqu’un d’une main. Il tonna une série de mots et Rarou fut pris d’une douleur atroce. Même s’il était habitué à la douleur, jamais elle n’avait été aussi douloureuse. Le dragon hurla. Du feu sortit de sa gueule. Blikkard riait. Il relâcha l’étreinte invisible et le serviteur s’effondra. En ricanant, le démon dit :

  - N’oublie jamais ce que je t’ai dit. Maintenant, reste dans la caverne. Je n’aimerais pas que les Drak’hels voient mon serviteur dans cet état. Que leur dirais-je ? Bah, cela n’a pas d’importance, puisque tu restes ici. N’est-ce pas ?

< Oui, maître... > souffla le dragon.

Le démon partit. En arrivant à la salle du trône, il constata que le roi l’avait appelé pour une réunion. Matern et Karkara étaient là, impassible. Le roi dit sans joie :

  - Alors, démon ? Dès remis sur pied, on m’a appris que tu t’amusais à torturer un pauvre petit Vurmanka... Eh bien, je ne veux plus que tu le fasses. L’espion m’a informé qu’il n’est pas puissant. La torture ne fera que semer le doute en lui.

  - Content de vous voir, Excellence. J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. Laquelle voulez-vous entendre la première ? demanda Blikkard avec un sourire.

  - Ne plaisante pas ! Sais-tu que j’ai le pouvoir de te ramener en enfer ? Parle ! Sinon, tonna le roi.

  - Calmez-vous, mon roi... Je sais que tu as un tel pouvoir. Mais cela demande beaucoup plus t’énergie quand apporter un dans votre monde. Le sort vous tuerait, laissant les Drak’hels sans chef. Je ne crois pas que vous ayez de fils, donc le choix pour le nouveau roi sera long. Les Vurmankas attaqueront et l’empire tombera entre leurs mains. Mais, bon, vous voulez mes nouvelles, voici donc la bonne : Le Vurmanka s’appelle Sovel’ha. Je m’étonne de savoir que votre espion ne vous l’a pas dit.

Le roi tonna :

  - La cité Vurmankane, Gora, est assez éloigné de notre repère. Les pigeons prennent cinq jours et cinq nuits avant de me donner le message. Continue avec la mauvaise nouvelle, démon.

  - La mauvaise, c’est que Sovel’ha et sa dragonne sont beaucoup plus puissans que vous ne le pensez.

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